Tout organisation opérant une infrastructure technique majeure (opérateurs télécoms, datacenters, centres techniques sensibles, sites industriels, réseaux de distribution….) interroge ses capacités :
Toutes ces questions relèvent d’une fonction souvent très mal adressée par l’entreprise : « la gestion capacitaire des infrastructures ». Ce défaut de gestion est susceptible de compromettre la production avec parfois des conséquences majeures : « Quel impact en cas d’indisponibilité de la salle informatique ? », « Quel impact en cas d’effondrement du réseau électrique ? ».
Les infrastructures sont les piliers de l’activité et sont conçues comme un ensemble de constructions intégrées (surfaces techniques, système électrique, système de refroidissement…). Ne pas savoir les gérer est une erreur. Les aborder de manière individuelle est bien. Les appréhender de manière globale est mieux. Car que faire de son énergie si l’espace n’est pas disponible, ou de son espace si son ambiance (température, hygrométrie…) n’est pas contrôlée ?
Les infrastructures sont diverses et toutes méritent une gestion consacrée. Des outils existent déjà pour certaines d’entre elles, notamment dans le monde applicatif, de l’IT ou du cloud. Mais toutes sont construites sur un socle commun, souvent négligé : l’environnement technique.
Probablement pour des raisons de déconsidération, ces infrastructures sont, certes, surveillées, supervisées, sécurisées, mais jamais gérées. Elles sont souvent concues pour un usage unique et statique. Elles sont pourtant extrêmement coûteuses et bénéficieraient d’une gestion plus dynamique. L’instrument principal de cette gestion est la comptabilité capacitaire.
La comptabilité capacitaire a pour but d’établir des bilans quantifatifs dans les infrastructures au sens large. Au même titre qu’une comptabilité financière, la comptabilité capacitaire saura isoler les parts « budgétées », « consommées », « engagées », « provisionnelles »… des ressources techniques avec ses métriques propres : m², ml, kVA, kW, kWf…
Une comptabilité analytique détaillera la nature des capacités et leur répartition. Le plan analytique est caractéristique de l’infrastructure mais s’articule toujours autour des mêmes notions pivots : « ce qui est construit », « ce qui est exploité », « ce qui est consommé », « ce qui est disponible »…
La décomposition analytique découpe le « gateau capacitaire » pour mieux isoler les parts consacrées au fonctionnement. Par exemple :
Le propre d’une capacité est de restituer des valeurs brutes ou consolidées à plusieurs échelles : « capacité au niveau du tableau électrique », « capacité dans la salle », « capacité du site » … La capacité pourra également s'interpréter par projet (dédiée programme 1, dédiée projet B...), par client (client interne, client externe, client lambda...) ou par usage (utilisation technique, utilisation tertaire...).
Mettre en place une gestion capacitaire c’est d’abord être capable de traiter et présenter la situation capacitaire d’une infrastructure. Cette information, disponible sur 1 clic, sera profitable à tous les métiers de la construction, du déploiement et de l’exploitation, qui, souvent exige cette information sans pourtant en disposer.
Mais plus largement, nombre de métiers sont « demandeurs » d’information capacitaire : La qualité-performance, la gestion commerciale, la gestion patrimoniale, les instances de gouvernance…
La gestion capacitaire est donc un formidable levier de productivité, de sécurité, d’optimisation, d’efficacité, d’analyse, de maîtrise énergétique et, in fine, de rentabilité.
Elle concerne les organisations exploitant des infrastructures vastes ou critiques. Et sa mise en place est un vaste chantier, complexe, requérant de nouvelles compétences, de nouveaux outils, avec une intégration tant dans le SI que dans les processus internes de l’entreprise.