La comptabilité de gestion évalue les ressources financières d’un organisme. Elle ne se réduit pas à un outil technique mais emporte des métiers, des compétences, des normes, des modalités de traitement, des pièces documentaires, des règles d’évaluation… et des instruments techniques tels que des logiciels.
L’objet principal d’une comptabilité est de dresser un état de situation financière. Elle est avant tout un objet d’analyse et d’aide à la décision. Faute de comptabilité, une entreprise est aveugle, méconnait ses moyens, ignore ses fragilités, et ne peut ni s’engager ni se projeter. Faute de comptabilité, la sécurité d’une entreprise est engagée et sa viabilité compromise.
La compabilité analytique est un volet de la comptabilité dont la fonction est d’isoler et d’expliquer la nature des flux financiers. La comptabilité analytique catégorise les flux financiers pour mieux répartir les charges et revenus. Elle est un outil non obligatoire mais indispensable pour une gestion efficace et raisonnée des moyens financiers.
A l’image d’une comptabilité de gestion, la comptabilité capacitaire d’infrastructure veut s’interesser à la quantification des ressources d’infrastructure de l’entreprise, et dresser une situation détaillée des moyens construits, alloués et consommés. Cette comptabilité sera d’autant plus pertinente si :
Mais la comptabilité capacitaire, ici décrite, n’existe malheureusement pas. Aucun formalisme, aucune convention, aucun standard, aucun outil ne traite ou ne propose une vision « comptable » de ces ressources. En l’absence de méthodes et d’un langage communs, les services techniques en charge des infrastructures sont donc condamnés à opèrer de manière isolée, avec une visibilité extrêmement limitée sur leurs moyens.
« Budget », « dépenses », « provisions », « engagements », « prévisions à terminaison », « postes analytiques »… trouvent leurs pendants en comptabitilité capacitaire. Le « plan comptable capacitaire » distinguera les natures de capacité pour produire la comptabilité analytique attendue.
La pièce maîtresse de la comptabilité capacitaire sera le bilan comptable établi pour chaque élément d’infrastructure, détaillant : le « construit », « l’utile », le « consommé », « l’alloué », « l’inexploitable », « les marges de sécurité », le « disponible » …
La consolidation est l’opération d’agrégation établissant des comptes à des échelles supérieures, ex : de la comptabilité d’un projet à la comptabilité de l’entreprise.
De la même manière une comptabilité capacitaire pourra être successivement consolidée, ex : la capacité électrique au niveau de l’équipement, de la salle, du bâtiment, du site, du territoire … La consolidation pourra également s’envisager selon d’autres axes tels que la capacité par type d’usage , par gestionnaire, par client, par fonction technique assurée …
La comptabilité capacitaire contribue à la sécurisation des infrastructures en identifiant les points de surcharge. Elle optimise l’exploitation des ressources en évaluant les marges disponibles sur les équipements. Elle alimente les plans capacitaires et définit les investissements. Elle mesure l’efficacité de l’exploitation comme l’efficacité énergétique. Elle gère les besoins capacitaires internes ou engageants vis-à-vis d’un client. En mettant à disposition une information précise et immédiate, elle améliore la réactivité et la productivité des métiers. Elle est le levier de rentabilité des infrastructures et de toutes les activités en dépendant.
Pour ces raisons, la comptabilité capacitaire analytique des infrastructures doit être inventée.